Rentrée : égalité entre les femmes et les hommes, le combat continue.

, par Claire

Les femmes subissent encore, malgré les lois en vigueur, des discriminations professionnelles, des inégalités salariales, de carrière, de retraite … Le chômage, la précarité, la pauvreté, la violence les touchent davantage que les hommes.

Aujourd’hui la situation de l’emploi, difficile pour tous, l’est encore davantage pour les salariés en sous-emploi ou précaires, qui sont le plus souvent des femmes.

Il faut noter que certaines mesures d’austérité et réformes des services publics (notamment dans le cadre de la RGPP) ont eu des conséquences négatives pour la participation des femmes au marché du travail : suppressions d’emplois notamment dans la santé et l’éducation, fermetures de classes de maternelle, de centres IVG, de maternités, de centres d’aide aux familles et. En effet les femmes sont les principales employées du service public et les principales utilisatrices des services sociaux.

La réforme des retraites a également renforcé les inégalités entres les femmes et les hommes. En effet, les femmes sont plus loin de la durée de cotisation obligatoire comparées aux hommes. La pension moyenne des femmes est inférieure aux hommes, notamment du fait des interruptions de carrières, du temps partiel pris pour élever les enfants…

Concernant les salaires, l’écart entre femmes et hommes est encore de 28%, et il est reconnu qu’au moins 7 points sont imputables à la discrimination !

En matière de déroulement de carrière, et de présence des femmes à tous les échelons même les plus hauts, les choses évoluent favorablement petit à petit. Mais les freins à la prise de responsabilité sont tenaces ; il faut continuer à améliorer l’organisation du travail, l’accès à la formation, les incitations et compensations.

Bien entendu la question du temps partiel reste centrale. Le temps partiel imposé, dans un contexte de précarité et de flexibilité croissante du travail, est selon nous le fléau du travail féminin. Il est facteur d’inégalités professionnelles par son impact négatif sur les augmentations salariales et les évolutions de carrière, sur l’accès à la formation etc.

Quelle vision pour les prochaines années ?

Les améliorations doivent être poursuivies, il ne faut pas relâcher les efforts y compris dans ces périodes de remise en cause des normes et des droits sociaux par certains.

L’égalité professionnelle et salariale ne doit pas régresser ! L’arsenal législatif et réglementaire doit être dynamisé et amélioré par la négociation dans les branches et les entreprises.

La question de la classification des emplois dans les grilles de salaires est aussi un enjeu. Les négociations sur les classifications professionnelles doivent pouvoir prendre en compte l’objectif d’égalité femmes-hommes en excluant toute discrimination indirecte fondée sur le sexe.

L’articulation vie professionnelle / vie personnelle, la parentalité sont également des sujets sur lesquels il faut faire progresser le droit des femmes, mais aussi celui des hommes.

Garde d’enfants, accès à la formation, congé de paternité et d’accueil de l’enfant, congé parental d’éducation, « neutralisation » des congés familiaux en matière d’évolution de la rémunération, font partie des sujets sur lesquels des améliorations sont fondamentales.

Pour un meilleur partage des rôles entre femmes et hommes il faut continuer à travailler sur les stéréotypes, et instaurer des mesures incitatives.

Il est essentiel que les entreprises se saisissent du sujet de l’égalité professionnelle et en fassent, enfin, une réalité, par la négociation collective, de branche et d’entreprise.

Quel devenir pour l’égalité entre les femmes et les hommes ?

Le contexte ne se prête pas à l’optimisme sur les questions sociales en général, sur les questions d’égalité femmes-hommes en particulier. Néanmoins, FO reste déterminée et motivée à œuvrer pour le progrès social, pour la préservation et l’amélioration des droits individuels et collectifs des salariés, et dans le sens de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Anne BALTAZAR, secrétaire confédérale sur les questions d’égalité professionnelle.