4eme conférence des femmes d’UNI Global Union

, par Claire

Martine Saint-Cricq de la FGTA-FO est intervenue lors de la 4eme conférence des femmes d’UNI Global Union et du congrès d’UNI à Cape Town en Afrique du Sud, du 4 au 5 décembre 2014.

Ce n’est pas par hasard si cette conférence et ce congrès ont eu lieu en Afrique du sud. Certes, la personnalité de Mandela et ce qu’il a accompli durant les diverses périodes de sa vie sont une référence pour la lutte et la liberté. Même si la démocratie a fait de grands pas, il n’empêche que les plus pauvres restent les mêmes et que les luttes des travailleurs sont intenses et radicales.

Récemment, la lutte des mineurs reste exemplaire en ce sens malgré les pertes de vies qu’elle a entraînées. Les syndicats n’ont pas cédé et ont obtenu gain de cause sur une partie de leurs revendications. En fait, il ne s’agit plus de ségrégation raciale mais du pouvoir de l’argent comme c’est le cas dans tous les pays aujourd’hui.

Concernant la conférence des femmes qui précédait le congrès de l’UNI, nous savions qu’après le congrès de Nagasaki, les engagements pris seraient difficiles à tenir mais nous avions espoir que dans tous les pays, le problème de l’Egalité entre les hommes et les femmes serait posé, et dans les pays économiquement les plus avancés, l’espoir, était d’arriver à des victoires qui ainsi remettraient en cause des décennies d’inégalités.

De plus, peu après la fin de notre conférence, les évènements du printemps arabe ont mis en avant le rôle des femmes dans cette révolution, ce qui nous rendait pleins d’espérances. Si pour la Tunisie, cet espoir continue, il a fallu déchanter en ce qui concerne les autres pays.

La poussée de l’intégrisme dans certains pays, nous fait redouter le pire pour les femmes habitant dans ses régions et qui doivent subir sans mot dire, les contraintes de leurs envahisseurs sous peine d’être assassinées. Même les pays socialement les plus avancés sont impactés par une situation difficilement tolérable.

Trouvez-vous normal qu’en France, des hommes et bien sûr des femmes se suicident, ou qu’il soit porté atteinte à leur dignité dans des entreprises comme la Poste, France Télécom, l’Education Nationale… Jamais la rentabilité à outrance n’avait fait autant de dégâts dans la société française et malheureusement notre gouvernement ne remet pas en cause ces actes.

Bien au contraire, des nouvelles lois votées par le parlement français ne font qu’aggraver les inégalités pour les femmes en activité mais aussi pour celles qui viennent de prendre leur retraite. Seules les grandes entreprises semblent épargnées par ce recul mais cela est surtout dû à la présence massive des syndicats et au fort taux de syndicalisation qui permet des avancées sur l’égalité salariale.

Je prendrai pour exemple Carrefour, un des principaux groupes mondiaux de la distribution qui a fait des efforts pour promouvoir des femmes à des postes de responsabilité suite à un accord contrôlé par les organisations syndicales. Dans le commerce alimentaire, nos patrons ont bien compris que seule la présence des syndicats pourrait inverser les choses. Ils ont trouvé une parade en multipliant le nombre de franchises cassant ainsi la dynamique syndicale et imposant de nouvelles servitudes aux femmes.

L’arrivée du e.commerce, le développement forcé des caisses automatiques mettent en danger l’emploi de milliers de personnes exclusivement féminines. Chez les femmes cadres, la pression est faite par les employeurs pour retarder les grossesses. Tout est fait pour que la rentabilité soit l’élément majeur même si c’est au détriment de la santé et du renouvellement des générations.

Quant à l’égalité devant le travail domestique, après quelques avancées ces dernières années, on assiste aujourd’hui à un recul conséquent. Les populismes européens et français font des dégâts dans la société d’aujourd’hui. Des thèses telles que : « les femmes doivent rester à la maison » doivent être combattues avec la plus grande fermeté.

Les commissions égalité de nos syndicats ne doivent plus être des sous-commissions comme c’est le cas aujourd’hui, mais des instances réelles, où un point doit être fait régulièrement afin de développer la syndicalisation des femmes et de former des responsables syndicaux conscients de cette approche.

Concernant l’élection dans les différentes instances, il est à noter que Martine Saint-Cricq de la FGTA-FO conserve son poste de titulaire à Uni Europa femmes et suppléante à UNI Monde ainsi que Monique Garreau de FO-COM qui garde son poste de suppléante à UNI Europa Femmes.

Succédant à la conférence des femmes, le congrès mondial d’UNI a insisté sur les grandes difficultés que connaissent les syndicats dans le monde entier pour accélérer le mouvement de syndicalisation.

Dans son intervention, Martine Saint-Cricq a montré, combien notre analyse était juste. Dans le commerce et en particulier la grande distribution, les emplois fondent à vue d’œil malgré un regain du chiffre d’affaires et une augmentation des bénéfices, les emplois à temps complets continuent à diminuer. Jamais les grands groupes ne se sont aussi bien portés et surtout grâce aux cadeaux somptueux que certains États leur ont offert sous prétexte d’augmenter la rentabilité. Au lieu de servir au développement de l’emploi, des milliards d’euros sont partis augmenter le capital et ont été partagés entre les principaux actionnaires.

Pour les salariés, ce sont des conditions de travail qui se dégradent considérablement et des services qui ne sont plus offerts aux consommateurs par manque d’effectifs.

Malheureusement, gouvernements et patronats ne s’en sont pas arrêtés là. La grande bataille menée par le syndicat FO contre les ouvertures des dimanches qui a saisi l’organisation internationale de travail dont le conseil d’administration a déclaré recevable la réclamation invoquant la violation par la France de la convention 106 sur le repos hebdomadaire, est en marche. Gouvernement et patronat français de concert, veulent imposer aux travailleurs français un repos qui jusqu’à présent permettait une vie familiale, culturelle, sportive,….et ouverte à tous.

Il est hors de question pour nous de céder à ces nouvelles pratiques qui mettent en danger notre république.

Avec moins d’égalité sur les salaires, les plus pauvres seront encore et toujours les plus mal lotis. Avec moins d’accès à la culture, les moins éduqués seront encore plus exploités.

Tout est fait aujourd’hui pour que les syndicats disparaissent.

UNI doit tout mettre en œuvre pour que le repos hebdomadaire en France reste la normalité. S’il en était autrement, le constat que nous devrions faire à notre prochain congrès d’UNI serait que le travail du dimanche deviendrait pour tous les travailleurs la norme quels que soient les services.

Les deux problèmes essentiels que nous rencontrons, l’augmentation des franchises et le développement des nouvelles technologies doivent trouver impérativement une réponse afin d’éviter la disparition des syndicats.

A la FGTA FO, nous proposons que soit mise en place une structure permettant de suivre les salariés concernés. Quant aux nouvelles technologies, associations de consommateurs et organisations syndicales doivent avoir des actions qui permettent d’éviter la casse d’emplois.

En terminant son intervention, elle a insisté sur le fait que ce sont encore les femmes qui sont le plus touchées car ce sont elles qui représentent les légions des salariés du commerce. Elles se trouvent fragilisées par ces nouvelles dispositions. Notre rôle d’organisations syndicales est de les promouvoir à des postes de responsabilité, car ce sont elles, qui parlent le mieux des problèmes qu’elles rencontrent au quotidien.

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