Les défis de l’Amérique Latine sont fort semblables à ceux de l’Asie : informalité et travail domestique des migrantes sont aussi bien présents. Là encore, la ratification et l’application des normes internationales est fondamentale.

Au secteur International de Force Ouvrière, nos échanges avec des syndicats d’Amérique Latine nous ont alertés sur le problème réel de l’effectivité des droits. L’affirmation des droits ne suffit pas ; c’est la capacité à les mobiliser concrètement qui importe. C’est l’impunité qui fait ravages. Aujourd’hui, être syndicaliste en Amérique Latine, c’est revendiquer des droits fondamentaux au prix de sa propre vie et de la sécurité de sa famille. Maria Victoria Jimenez en est un exemple tout à fait frappant. Parce qu’elle a exigé le respect de la convention collective garantissant les droits des travailleurs dans son entreprise, elle a été victime d’une grave agression et de menaces répétées et de représailles sur sa famille.

Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : 274 femmes syndicalistes ont été assassinées en Colombie entre 1986 et 2011, selon la CSI. Le Guatemala est aussi gravement touché. La militarisation à l’œuvre dans de nombreux pays d’Amérique Latine est grave. Elle aggrave les violences faites aux personnes, et aux femmes en particulier.

Une Commission d’enquête de l’OIT est aujourd’hui demandée par de nombreux syndicats, parmi lesquels Force Ouvrière. L’impunité doit cesser et les syndicalistes, femmes et hommes, doivent pouvoir revendiquer leur droit à une vie décente et leurs droits du travail sans le payer au prix de l’insécurité ou de leur vie.

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