Visages des femmes du monde et défis contemporains (4/7)

, par Claire

L’Afrique et le Moyen-Orient

L’actualité de l’Afrique et du Moyen-Orient est particulièrement riche depuis ces dernières années, mais hélas pas toujours dans le sens que l’on attendrait. Elle lève le voile sur des situations dramatiques dont les femmes sont les premières victimes.

Une note d’espoir d’abord. En Tunisie, les femmes de Gafsa ont conduit un combat magnifique, avant même que la révolution du jasmin ne débute. Elles ont montré leur détermination à faire entendre leurs droits et leurs revendications, non seulement pour elles mais pour leurs familles. Présentes dans les révolutions arabes, elles ont revendiqué le droit à un travail, à un salaire, à une vie décente enfin. Elles ont revendiqué la liberté et le désir de vivre leur vie de femme, loin de tout intégrisme religieux, loin de tout carcan moraliste. Elles ont revendiqué le droit à la sécurité et en ont parfois, trop souvent déjà, payé le prix. La place Tahrir, lieu d’espoir d’un renouveau et d’une amélioration des droits en 2011, est devenue à ce jour un lieu où les femmes se font violer en plein jour sous prétexte qu’elles ne cherchent qu’à défendre leurs droits les plus fondamentaux. Reporters sans frontières n’y envoie même plus de journalistes femmes, jugeant la situation trop dangereuse ! Pourtant, ces femmes tunisiennes n’hésitent pas à s’y rassembler pour y clamer le droit à la justice sociale.

La situation des femmes tunisiennes est topique. Elle nous renvoie directement au combat que défend Force Ouvrière : la construction d’une démocratie réelle, dans le respect de la culture de l’autre, mais contre toutes les formes d’atteintes aux droits des humains – qu’elles prennent la forme de régimes autoritaires ou de mouvements fanatiques religieux.

Autre exemple, le Congo. Les femmes y subissent des violences sans nom, des abus sexuels immondes, des excisions forcées, des viols massifs. Le media « equal times » fait référence à des viols commis sur des femmes de tout âge, allant de bébés à des femmes de 80 ans. Les femmes sont kidnappées pour assouvir les désirs les plus monstrueux des militaires. A cela s’ajoute le déplacement forcé par les combats, le déracinement, l’arrachement à la terre sur laquelle elles ont grandi. L’accès aux droits les plus fondamentaux tels que la sécurité, l’alimentation, l’éducation ou la santé leur est tout simplement impossible, les plaçant dans un état de vulnérabilité sans pareil.

La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 déclame en son article 3 : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ». C’est pour ce droit le plus élémentaire que ces femmes continuent de se battre, pour elles, pour leurs enfants, pour leurs familles. Aidées en cela par la communauté internationale via l’OIT par exemple, par la coopération avec des organisations syndicales d’autres pays, ces femmes parviennent à garder un peu d’espoir et l’envie et le besoin indéracinable de revendiquer leurs droits.

Le Mali est traversé par un conflit grave, qui fait peser le drame d’un génocide si une réconciliation axée sur la lutte contre l’impunité dans la région n’intervient pas. Le viol systématique des femmes et des fillettes y est présenté comme une arme de guerre. Les populations sont déplacées. Sous prétexte du jihad et de la charia, par utilisation de l’extrême pauvreté, les enfants y sont échangées contre un peu de nourriture ou un accès à l’eau, faisant des petites filles une monnaie d’échange.

Aujourd’hui, ces femmes, aidées par la société civile et par des hommes revendiquant le respect des droits humains fondamentaux, revendiquent le retour à la démocratie, à la sécurité, aux droits fondamentaux à commencer par le droit à vivre leur vie de femme en toute sérénité.

En Turquie enfin, pays magnifique mais peu regardant des droits de l’Humain, ce sont 75 membres femmes du syndicat KESK qui, parce qu’elles ont revendiqué des droits essentiels, sont emprisonnées abusivement depuis de nombreux mois, dans l’attente d’un procès sans cesse reporté, accusées d’activisme terroriste. Cette situation intolérable nous place devant une évidence : défendre les droits des femmes se confond ici avec la défense plus large du droit syndical, du droit de tous enfin.

Lire la suite