UNI : Comité mondial des femmes - mars 2014

, par Claire

Le comité mondial des femmes s’est réuni les 27 et 28 mars 2014 à Madrid afin de préparer la 4ème conférence mondiale des femmes d’UNI qui se déroulera au Cap, Afrique du sud, les 4 et 5 décembre 2014 avec comme mot d’ordre Masakhane, ce qui veut dire : « Se construire les uns, les autres ».

Les délégués de chaque continent ont d’abord fait un état de leurs activités et des projets en cours. Après discussions, il a été décidé de soumettre à la conférence, les motions suivantes (en résumé) :

La violence envers les femmes

UNI et ses affiliés s’engagent à faire pression sur les gouvernements et les parlements afin qu’ils adoptent et appliquent les recommandations de la déclaration des Nations Unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes ainsi que les recommandations de l’union interparlementaire.

- En partenariat avec leur gouvernement, il conviendra d’œuvrer pour l’établissement de plans nationaux à l’égard des femmes et des enfants.
- En partenariat avec leur gouvernement, pour élaborer et mener des enquêtes sur les expériences des travailleurs concernant l’incidence de la violence domestique au travail.
- Inclure des mesures de protection et des droits contre la violence domestique dans les conventions collectives.
- Former et informer les permanents et délégués syndicaux de façon à répondre aux victimes de violences domestiques.
- Œuvrer pour que les cadres législatifs permettent aux victimes d’être en sécurité à leur domicile et au travail.

Salaire égal pour un travail d’égale valeur

Afin d’éradiquer l’écart salarial suite au rapport de la CSI de mars 2012, en collaboration avec UNI Score et les secteurs d’UNI, UNI égalité des chances mettra en œuvre des campagnes de sensibilisation et d’action visant à éradiquer l’écart salarial. La campagne aura un point d’orgue le 17 octobre lors de la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté.

UNI produira le matériel de campagne et contribuera aux efforts des autres « Global Unions », des organisations démocratiques de la société civile, des mouvements féministes démocratiques.

UNI fournira des conseils aux affiliés pour les aider à définir le salaire, soulignera les bonnes pratiques et avancées réalisées, intègrera la problématique de l’écart salarial dans ses revendications.

UNI produira des bilans de progrès régionaux, mondiaux et sectoriels.

Les affiliés revendiqueront l’obtention des données salariales en toute transparence et sexuées, incluant l’écart salarial dans toutes les négociations, entreprendront des audits sur l’égalité salariale et feront campagne pour les rendre obligatoires.

Les affiliés détermineront aussi une date de campagne dans chaque pays, feront du lobbying auprès des politiques, informeront UNI des progrès réalisés, et partageront le matériel de campagne.

Pour une société égalitaire

Une société égalitaire repose sur trois piliers : une éducation gratuite et de bonne qualité, accessible à tous, des services publics dispensés gratuitement, un travail décent dans un environnement équitable, exempt d’intimidation et de peur, avec une juste rémunération des efforts.

En 2000, 164 pays ont participé au forum de l’éducation mondial à Dakar et ont souscrit à cette vision en approuvant l’initiative « Éducation pour tous », qui fait maintenant partie intégrante du programme directeur. Les objectifs étant de développer et d’améliorer la protection et l’éducation de la petite enfance, notamment des enfants défavorisés. L’objectif est de faire en sorte que d’ici 2015, tous les enfants, et en particulier les filles, les enfants en difficulté et ceux qui appartiennent à des minorités ethniques, aient accès à un enseignement primaire obligatoire, gratuit et de qualité et le suivent jusqu’à terme.

Les femmes et la santé

Bien que les femmes et les hommes soient différents sur le plan de la constitution biologique, du pouvoir, du statut, des normes et des rôles dans la société, les principaux obstacles qui empêchent d’obtenir l’amélioration de la santé des femmes ne sont pas d’ordre technique et médical, ils sont sociaux, culturels et politiques.

UNI Global Union s’engage donc à encourager et aider les affiliés à élaborer des programmes de santé complets pour que les lieux de travail intègrent des services VIH dans des services de soins primaires.

- A promouvoir l’inclusion des femmes dans l’élaboration des programmes de santé afin que leurs voix soient prises en compte.
- A encourager la participation des femmes aux négociations collectives dans la promotion des accords protégeant les femmes et la santé des travailleurs.
- A exploiter toutes les possibilités de faire pression sur les organismes internationaux sur la santé des femmes.

Les affiliés d’UNI conviennent d’inclure les programmes de santé axés sur le genre sur les lieux de travail.

- De faire campagne au sein de leur syndicat contre la discrimination de genre.
- D’exercer du lobbying auprès des décideurs nationaux, régionaux et locaux afin d’éradiquer les pratiques coutumières basées sur l’idée de l’infériorité et de supériorité d’un sexe ou sur des rôles de genre stéréotypés.
- D’inclure dans la négociation collective des clauses demandant que la santé au travail soit un instrument qui permette d’éradiquer la violence.
- D’introduire des mesures préventives qui abordent des risques spécifiques.
- De créer des comités mixtes sur la santé au travail pour contrôler régulièrement les conditions de travail.
- De fournir et d’encourager les femmes à prendre le temps de s’assurer qu’elles ont une mode de vie sain.

Priorités stratégiques 2014/2018 pour le groupe interprofessionnel UNI Égalité des chances

La stratégie d’action doit fixer trois objectifs stratégiques visant à accroître et renforcer les syndicats affiliés et de faire en sorte qu’UNI améliore la vie des travailleurs des services. Sur la base de ces trois objectifs, les priorités et les buts suivants ont été identifiés et formeront la base d’un plan d’action stratégique au cours des quatre prochaines années.

Reprendre possession de nos économies

Le monde dans lequel nous vivons est de plus en plus inégal et exclusif et la situation ne fait que s’aggraver. Les 0,5% les plus riches de la population mondiale détiennent 36% des richesses mondiales tandis que 70% des moins riches n’en possèdent que 4%.

Pour les femmes la situation est pire : elles représentent 70% des pauvres et sont souvent moins payées que les hommes, l’écart salarial moyen est de 15 à 17% en 2012. On estime qu’il faudra au moins 45 ans pour parvenir à la parité. En outre, elles sont confrontées à une discrimination persistante pour demander un crédit, se mettre à leur compte et sont souvent cantonnées dans un travail précaire, peu sûr et peu rémunéré. A cela est venu s’ajouter la crise financière qui les a durement frappées. 13 millions de chômeuses de plus en 2012 et aucune perspective de réduction significative. Ce taux de chômage a aussi mis en péril les acquis obtenus au cours des dernières décennies en matière d’égalité.

UNI et ses affiliés doivent lutter pour garantir aux femmes les mêmes droits, conditions de travail, respect que ceux dont jouissent les hommes dans la société et sur leur lieu de travail.

UNI s’efforcera de promouvoir une justice mondiale pour une main d’œuvre mondiale.

UNI s’engage à faire respecter avec l’aide des affiliés, la dignité, l’égalité, la justice, l’égalité des chances et la sécurité pour tous.

UNI et ses affiliés veilleront à ce que tous les salariés aient une protection sociale. Pour se faire, il est nécessaire d’obtenir avec les affiliés une croissance syndicale. Le nombre de femmes qui se syndiquent a continué à augmenter au cours des dernières décennies. Dans certains pays, elles représentent près de la moitié des syndiqués. Il convient donc d’obtenir des droits de reconnaissance syndicale et d’augmenter le pouvoir de ceux-ci. Pour se faire, il faut œuvrer au sein d’UNI et des affiliés pour mettre en œuvre une représentation des femmes d’au moins 40% dans nos structures décisionnelles et construire des générations futures de femmes dirigeantes. Il convient de mettre en œuvre des programmes, des actions, des campagnes visant à promouvoir la participation des femmes à tous les niveaux des syndicats.

Compte-rendu rédigé par Martine Saint-Cricq

UNI Global Union représente, à l’échelle mondiale, les travailleurs du secteur des services (900 syndicats affiliés, dont FO), sans se substituer aux organisations nationales (pour en savoir plus).