Positionnement FO sur le sexisme

, par Gabriel THOISON

Pour Force Ouvrière, le sexisme est une question d’agissement en raison du sexe qu’il soit effectué par un homme ou par une femme. Il peut dégrader la santé mais aussi la carrière, le salaire, et de manière générale la vie professionnelle. Étant effectué en raison du sexe il porte atteinte à l’égalité professionnelle et doit donc être combattu par toutes et tous. Ainsi, si les femmes sont majoritairement touchées, ce sont tous les salarié.e.s qui sont concerné.e.s quel que soit leur sexe. C’est pourquoi FO préfère une solidarité entre les travailleurs quel que soit leur sexe plutôt qu’uniquement une solidarité entre les femmes pour agir contre le sexisme. Cette solidarité entre travailleurs commence par l’action de tous et toutes les camarades de Force Ouvrière afin de contribuer à atteindre enfin une égalité dans les conditions de travail, de santé, de rémunération… qui se fasse par le haut.

À cet égard, FO souligne les positions paradoxales du Gouvernement, qui dans le même temps : introduit la lutte contre le sexisme mais aussi effectue des régressions sur les modes d’actions pour l’égalité professionnelle (Complexification de l’accessibilité aux informations sur la situation comparée entre les femmes et les hommes dans l’entreprises avec une sanction allégée en cas de délit d’entrave, dilution de la négociation de l’égalité professionnelle dans une négociation très large comportant 6 thèmes et bientôt 7 en janvier 2017, atteinte à la qualité des accords en matière d’égalité professionnelle par la dernière loi qui dispense les entreprises d’un groupe de négocier sur l’égalité professionnelle lorsqu’un accord portant sur le même thème a été conclu au niveau du groupe et remplit les conditions prévues par la loi...). Ainsi, si FO se félicite du suivi de sa revendication visant à inclure l’interdiction du sexisme dans le règlement intérieur, nous dénonçons les reculs amorcés par les dernières lois (dites Rebsamen et Travail). Cela explique pourquoi FO considère que les avancées en matière d’égalité professionnelle se sont arrêtées à la loi du 4 août 2014.

En outre, dans l’entreprise, lutter contre le sexisme n’est pas qu’une question individuelle pesant sur les salarié.e.s car ils sont dans une situation de subordination et que l’employeur a une obligation de sécurité envers eux. D’où l’importance des syndicats mais aussi de la loi et de son respect. Pourtant, le gouvernement privilégie de manière excessive l’engagement au plus haut des entreprises, laissant sous-entendre que la fin du sexisme en entreprise se fera surtout grâce à la bonne volonté des employeurs. Pourtant, il s’agit désormais d’une obligation légale qui ne doit pas être laissée à leur bon vouloir. En effet, encourager demeure une bonne intention mais ce n’est pas uniquement avec de bonnes intentions que les choses changent. Or, si le gouvernement reste dans sa volonté d’encourager les entreprises à respecter la loi, dans 10 ans il y aura encore seulement 38,6% des entreprises qui respecteront leurs obligations d’avoir un accord collectif ou à défaut un plan d’action en matière d’égalité professionnelle. Pour agir pour l’égalité professionnelle il faut des moyens. À cet égard, FO rappelle qu’il n’y a pas assez d’inspecteurs et de médecins du travail.