Étude du CESE - Les femmes éloignées du marché du travail

, par Claire

Le 25 février, Mme Hélène Fauvel, secrétaire générale adjointe du Syndicat FO des Finances Publiques, a présenté en plénière du CESE (Conseil Économique, Social et Environnemental) une étude sur « Les femmes éloignées du marché du travail ».

Confiée par le CESE à la délégation aux droits des femmes et à l’égalité, cette étude dresse un premier constat : « en France, 13,5 millions de femmes sont sur le marché du travail, soit 48 % de la population active. Mais ces chiffres positifs ne doivent pas cacher une autre réalité : moins reconnu et moins valorisé que celui des hommes, le travail des femmes est moins visible. Il n’a pas encore acquis une pleine légitimité ». Autre constat, ce sont davantage sur les femmes que pèse la charge des obligations familiales, de la conciliation vie professionnelle/vie privée. Les conséquences peuvent aller jusqu’à l’interruption temporaire de leur activité professionnelle voire leur retrait du marché du travail.

Deux chiffres sont également marquants : 3,5% des bénéficiaires du complément de libre choix d’activité (CLCA), finançant le congé parental, sont des hommes en 2011. Parallèlement, 40 % des femmes ayant quitté le monde du travail après une naissance disent qu’elles auraient préféré poursuivre leur activité.

La répartition inégale des charges domestiques explique en partie l’inactivité plus importante des femmes et leur éloignement du marché de l’emploi. S’ajoutent à cela les contraintes pratiques et financières des modes de garde : absence de solution de garde, modes de garde non adaptés aux horaires ou aux budgets… Les problèmes de discrimination relatifs à l’état de grossesse ou la prise de congés liés à la parentalité, les comportements sexistes, les faits de harcèlement sexuels expliquent aussi parfois le retrait des femmes du marché du travail.

Pour pallier à ces problèmes, l’étude précise que l’entreprise a un rôle à jouer notamment par la mise en place des mesures concrètes pour soutenir la parentalité et pour faciliter la conciliation des temps de vie (horaires de travail plus souples, aides financières…). Mais, encore peu d’entre elles le font.

Quelques pistes proposées par le CESE

L’étude propose quelques pistes pour favoriser l’égalité des chances et garantir la liberté de choix des femmes éloignées du marché du travail. Elle pointe d’abord du doigt la nécessité de mettre en œuvre une politique active de mixité, ciblée sur les jeunes filles les moins favorisées, promouvant la diversification de leur insertion professionnelle dans des secteurs porteurs.

« Pour combattre un autre noyau dur de l’inégalité entre les femmes et les hommes, il convient de passer aux actes en vue de parvenir à une gestion partagée des responsabilités familiales entre les deux parents », suggère également l’étude.

Le développement et la diversification des modes d’accueil des enfants constituent pour le CESE une « condition sine qua non de prévention des interruptions d’activité ou de rapidité de retour à l’emploi à l’issue d’un congé parental ».

L’étude détaille d’autres propositions, en voici quelques-unes :
• préparer le retour de congé parental en proposant des formations avant le terme et un accompagnement individualisé ;
• aménager les horaires pour les jeunes parents ;
• faire de l’articulation des temps de vie une clause obligatoire des négociations triennales de branche sur l’égalité professionnelle ;
• allonger le congé de paternité de deux semaines et que celles-ci soient prises à l’issue du congé maternité, lorsque la mère reprend son activité professionnelle ;
• diffuser les bonnes pratiques de promotion de la parentalité auprès des salariés masculins…

Retrouvez l’étude complète ci-dessous

Etude CESE