Des combats communs à toutes les femmes (7/7)

, par Claire

Ces exemples sont parcellaires, réducteurs, sans doute trop évidents. Pour en parler en fond, et au risque d’être trop pessimiste, il nous faudrait probablement une journée de la femme chacun des 365 jours de notre calendrier !

Mais ils mettent en lumière une chose : les défis à relever sont toujours les mêmes, aux quatre coins du Monde. La surveillance syndicale sur les droits des femmes s’exerce toujours sur les mêmes thématiques, que la crise mondiale a – malheureusement ou non, alors – tendance à uniformiser.

L’accès à la protection sociale, que Force ouvrière défend avec toute la vigueur qui la caractérise, est sûrement l’angle d’action le plus parlant. Que ce soit par la défense des retraites équilibrées et justes en Europe, par celle d’un socle protecteur dans d’autres aires géographiques ou pour l’accès à un système de soins gratuits, par une protection de leurs populations, les Etats du monde entier toucheront d’abord les femmes. Elles sont aujourd’hui les premières victimes du déficit de soin, en attestent les chiffres sur la mortalité maternelle.

Il s’agit aussi de contribuer à une pleine mobilisation des femmes dans la participation à la vie civile et politique. Les droits des femmes ne peuvent être uniquement défendus par une minorité d’hommes… ou de femmes. L’empowerment des femmes dans le monde, comme développement de leur capacité d’agir devant et dans les institutions représentatives, est l’une des conditions de leur émancipation.

Nous ne le répéterons pas assez, la solidarité internationale est un élément de base pour les revendications de ces nombreuses femmes. Cette solidarité et ce front commun contre les injustices subies par les femmes sont nécessaires. Il en va de l’équilibre de la planète dans laquelle les inégalités, l’insécurité, la malnutrition, la violence, la pauvreté ne devraient plus avoir de place. Ces temps de crise divisent. Il nous faut nous unir. Il est du ressort et de l’obligation morale du syndicalisme de ne pas succomber aux sirènes des égoïsmes nationaux et des partitions des luttes sociales. Il nous faut impérativement lutter pour tous les droits sociaux, de toutes les femmes, de tous les pays.

Des enceintes internationales travaillent d’arrache-pied pour y parvenir. J’ai déjà cité l’OIT et la CSI. Nous pouvons ajouter la CES, l’ONU, l’UNESCO, l’UNICEF et tellement d’autres. Force Ouvrière est membre fondateur de la CSI (anciennement CISL), membre de la CES où elle est particulièrement active, dans le respect de ses mandats. Particulièrement active à l’OIT également où FO dispose d’un siège au Conseil d’Administration et dans des actions de coopérations internationales, que ce soit au sein des structures de la CSI, en relations bilatérales ou bien dans des projets menés avec CODIFOR. Force Ouvrière revendique ainsi le droit fondamental à la démocratie, à la paix, à la justice, à l’accès aux droits, à l’alphabétisation, à la santé, à l’éducation, au respect des droits de l’Homme. Le combat syndical réclame l’unité et une vision solidaire au niveau international.

Des avancées formidables ont déjà été remarquées. Ne serait-ce qu’en Europe, l’égalité des chances est l’un des terrains sur lesquels l’Union européenne s’est aventurée pour faire progresser les droits – et la preuve de leur violation – de manière consistante. Nous disposons déjà d’un attirail juridique fourni, qu’il nous suffit de mobiliser au plus fort degré de ses capacités. Saisir le Juge, faire parler le droit des femmes là où elles même ne peuvent le faire, c’est ce qui est essentiel.

La France est un des premiers pays au monde à s’être doté d’une Déclaration des droits de l’Homme. Mais le corpus normatif international est là aussi essentiel pour renforcer l’accès aux droits. Les conventions et recommandations de l’OIT sont particulièrement importantes. Le droit existant recèle également des outils qui permettent d’agir : la Convention européenne de défense des droits de l’Homme, dont la Cour Européenne des Droits de l’Homme est garante ; le Pacte des droits civils et politiques, la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ; la Charte européenne des droits fondamentaux ou la Charte sociale européenne en sont des exemples parmi d’autres. Ce corpus normatif porte en son sein les moyens de défendre les droits des femmes dans la législation quotidiennement. Utilisons-le.

Force Ouvrière continuera au niveau national, européen et international de défendre tous ces droits, dans le respect des mandats qui lui sont confiés. En défendant, dans les instances communautaires et internationales les droits des femmes, c’est la solidarité des travailleurs entre eux, entre pays, quelque soit leur genre ou leur origine, que FO fait prévaloir.

Car enfin, lutter pour le droit des femmes, ne l’oublions pas, c’est lutter pour les droits de tous et de toutes. Spécifier nos revendications pour protéger une catégorie qui a ses besoins propres ne doit pas pour autant desservir l’unité de notre combat syndical. En militant comme nous le faisons pour les droits des femmes, nous protégerons les droits de l’ensemble de la population, hommes et femmes confondus.