2016/04/07 - Air France, la liberté de conscience et le respect de l’égalité entre les femmes et les hommes

, par Gabriel THOISON

A l’occasion de la réouverture de la liaison Paris-Téhéran, Air France a imposé des prescriptions religieuses au personnel féminin. Face à cette atteinte à la liberté de conscience et aux droits des femmes, Air France a fini par accepter une « procédure de non-volontariat ». FO se félicite de cette décision mais se désole qu’il ait fallu faire pression pour que les libertés et droits fondamentaux soient respectés.

Lors de la réouverture de la liaison Paris-Téhéran, Air France a envoyé une note imposant au personnel féminin de « mettre un pantalon, une veste longue et surtout d’utiliser le foulard de notre uniforme en le portant en voile à l’arrivée à Téhéran ».
Face à cette atteinte à la liberté de conscience, FO a apporté son soutien aux hôtesses et stewards d’Air France.
Le 4 avril dernier, la direction d’Air France a accepté la mise en place d’une « procédure de non-volontariat », sans conséquences professionnelles ou sanctions financières pour le personnel.
FO se félicite de cette décision car il aura fallu faire pression pour qu’une telle atteinte à la liberté de conscience, qui est également une profonde atteinte aux droits des femmes, puisse cesser.

Imposer la manifestation d’une conviction religieuse dans le cadre du travail porte nécessairement atteinte aux libertés fondamentales des salariés.
Contrairement à ce que disait la direction d’Air France, l’équipage n’est pas dans la même situation que le visiteur étranger qui doit respecter la loi du pays dans lequel il se rend. En effet, à la différence du visiteur étranger, l’équipage n’est pas libre d’aller en Iran parce qu’il est dans un rapport de subordination.

La liberté de conscience et le principe de laïcité garantissent le libre exercice des cultes et la liberté de religion, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion : personne ne peut être contraint par le droit au respect de dogmes ou prescriptions religieuses.

Par ailleurs, l’intégrisme religieux renvoie de plus en plus à une condition inférieure de la femme notamment par le biais du voile.

Alors que le combat pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes n’est pas fini, il était inacceptable qu’Air France puisse imposer des règles religieuses.
FO se félicite de la décision d’Air France (dont l’Etat est actionnaire) et se désole qu’il ait fallu faire pression pour que les droits fondamentaux soient respectés.

Par ailleurs, FO précise qu’il faudra rester vigilant à ce que les salariées qui refusent les missions en Iran ne soient pas pénalisées en raison de leur moindre disponibilité…